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Communiqué de presse
Trois questions à…
Pierre Ravenel, directeur et spécialiste achats responsables chez Karistem
« La philosophie du dispositif sur le devoir de vigilance des grands donneurs d’ordres est positive »
Paris, le 10 juillet 2015. Une proposition de loi portant sur le devoir de vigilance des grands donneurs d’ordres fait actuellement l’objet d’un débat parlementaire et suscite une levée de boucliers de certaines organisations, à l’instar de la CCI d’Ile-de-France. Quelle est votre opinion sur ce potentiel futur devoir de vigilance ?
Pierre Ravenel : La philosophie sur laquelle repose ce dispositif, qui prévoit de demander aux grandes entreprises de mettre en place un plan de vigilance pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement au sein de leurs filiales et chez leurs sous-traitants, est très positive. A l’heure où la plupart des grands groupes clament haut et fort leur attachement aux principes de RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndrl), ce devoir de vigilance n’est qu’une suite logique et une façon de concrétiser leurs engagements. Bien entendu, cette proposition de loi est encore loin d’être parfaite. Je comprends également que son périmètre puisse en effrayer certains. Mais, pour une entreprise réellement engagée et responsable, il n’y a rien de choquant à mettre en place des règles pour encadrer toute sa chaîne de production.
Certains opposants à cette proposition de loi affirment que la mise en place de ce type de dispositif génère des surcoûts et, de fait, pénaliserait la compétitivité des entreprises. Qu’en pensez-vous ?
D’une certaine façon, il est amusant de constater que les arguments de ceux qui s’opposent aujourd’hui à ce dispositif sont les mêmes que ceux des personnes qui s’opposaient il y a dix ou quinze ans aux démarches RSE ou d’achats responsables. Evidemment que le déploiement d’un plan de prévention à grande échelle génère des coûts ! Mais toutes les organisations qui ont mis en place une stratégie RSE et une réelle politique d’achats responsables savent que ce type de dispositif, lorsque l’on raisonne en coût complet, est économiquement plus avantageux. De plus, cela permet de se prémunir contre des risques environnementaux et sociaux qui, faut-il le rappeler, peuvent avoir des conséquences financières extrêmement importantes, sans parler des risques d’image. Enfin, on peut noter que la proposition de loi en l’état est prudente sur cette question des coûts, puisqu’elle préconise des mesures « raisonnables », et qu’elle impose une obligation de moyens et non de résultats…
D’autres opposants estiment que le marché se régule de lui-même et qu’il n’y a pas besoin d’une réglementation pour cela, qui plus est d’abord en France par rapport à d’autres pays développés. Que leur répondez-vous ?
L’idée que le marché se régule de lui-même est fausse. Si c’était le cas, nous ne connaîtrions pas d’épisodes à répétition mettant en cause les pratiques des entreprises sous-traitantes de grands groupes occidentaux, notamment sur le plan des droits humains. N’est- il pas un peu tôt pour oublier la catastrophe du Rana Plaza (en avril 2013, effondrement d’un atelier textile sous-traitant pour de nombreuses marques de prêt-à-porter notamment françaises, faisant plus de 1100 morts) ? C’est bien parce qu’il y a des traités, des réglementations ou des normes environnementales et sociétales que les choses avancent. Quant au fait que la France soit précurseur, je trouve qu’il s’agit d’une excellente nouvelle. Dans quelques mois, nous organisons la COP 21. Pourquoi ne pas donner l’exemple, sensibiliser et montrer la voie aux autres pays et à leurs entreprises respectives ? Les grands donneurs d’ordres, quels que soient leur nationalité et leur périmètre d’intervention, ont une responsabilité. Ce devoir de vigilance est l’affaire de tous.
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Pierre Ravenel débute sa carrière au sein de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) avant de rejoindre le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Ces premières expériences lui permettent de devenir rapidement une référence dans l’univers de la formation et du conseil en développement durable. Son arrivée au sein du cabinet Factea, dont il sera l’un des premiers managers, lui permet d’acquérir une compétence unique sur le marché du conseil en achats responsables et de créer à son tour le cabinet Factea Durable en 2009. Intervenant à la fois dans le secteur public et le secteur privé, Pierre Ravenel est aujourd’hui l’un des directeurs du pôle achats du cabinet Karistem Corporate Consulting.
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Karistem Corporate Consulting en quelques mots
Karistem Corporate Consulting (KCC) est un cabinet de conseil en stratégie, transformation et excellence opérationnelle. Depuis 2004, KCC élabore et met en œuvre les grands projets de transformation portés par les Directions Générales visant à améliorer la compétitivité du cœur de métier et / ou à aligner les fonctions support sur la stratégie de l’entreprise. La méthode KCC est orientée résultats et met l’humain au cœur de chaque transformation. KCC s’engage d’une part sur l’implication et l’appropriation du changement par le plus grand nombre et, d’autre part, sur des résultats rapides, majeurs et durables. A noter que Karistem est l’un des rares cabinets de conseil agréé Relations fournisseur responsables par la Médiation Inter-entreprises, la Médiation des Marchés Publics et la CDAF (Compagnie des dirigeants et des acheteurs de France), afin de promouvoir les bonnes pratiques achats et d’accompagner les grands donneurs d’ordres dans l’obtention du label du même nom.
www.karistem-consulting.com
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Contact presse
Sébastien de Boisfleury
Responsable marketing & communication
Mail : sebastien.de-boisfleury@karistem.com
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